En Limousin, le Front de gauche obtient 19 %
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La liste Front de gauche-NPA, progresse de six points et s’ancre dans le paysage politique. Les électeurs sanctionnnent l’hégémonisme de la liste socialiste, arrivant cependant en tête.
Limoges, correspondance.
En Limousin, l’intérêt du second tour était à gauche. En effet, tout le monde savait la droite complètement laminée dans une région où elle n’a jamais convaincu. Les divisions internes pour le leadership de la liste de la majorité présidentielle entre la tête de liste régionale, Raymond Archer, et le député creusois, Alain Auclaire, auront fini de démobiliser les électeurs. Les premiers résultats donnent en effet la liste UMP autour de 34 % des voix.
La dynamique de la campagne était donc à gauche, dans le cadre inédit d’une triangulaire, avec deux listes de gauche face à celle de la droite. L’alliance du second tour entre le PS de Jean-Paul Denanot et Europe Écologie (qui n’avait pas atteint la barre des 10 %) gérera la région pour les quatre années à venir. Mais c’est surtout le score de la liste Front de gauche-NPA, conduite par Christian Audouin, qui suscitait beaucoup d’intérêt. Avec 19 % des voix, elle progresse de six points et s’ancre fortement dans le paysage politique. À n’en pas douter, ce score pèsera dans les négociations du troisième tour pour définir le futur exécutif.
À l’évidence, la liste conduite par Christian Audouin a profité de deux éléments : la meilleure mobilisation du second tour et la sanction du Parti socialiste, notamment en Haute-Vienne où il a fait la démonstration de son hégémonie entre les deux tours. Le président sortant, le socialiste Jean-Paul Denanot, avait proposé six sièges au Parti communiste avant le lancement de la campagne. Finalement, les électeurs accorderont ces six sièges via la liste de Christian Audouin.
On notera encore que l’un des principaux thèmes de la campagne, la LGV Poitiers-Limoges, aura moins mobilisé que l’idée de sanctionner la politique de Nicolas Sarkozy. Quant à l’abstention, elle diminue de quelques points par rapport au premier tour, mais reste très supérieure à 2004.
Thierry Spriet